Balade urbaine à Metz
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À Metz : la participation citoyenne en ligne sur le quartier gare active le tandem gagnant du numérique et du présentiel !

À Metz, la Ville, la Métropole et la Région Grand Est, ont mis les usagers et habitants au cœur du projet urbain de la gare, pour répondre aux enjeux de mobilité, d’intermodalité et d’urbanisme à l’horizon 2030, sur la base de l’expérience et de l’analyse du parcours usagers.

Pendant la concertation conduite avec l’appui de Res publica, la participation citoyenne en ligne a joué un rôle fondamental. Sur la plateforme de concertation Jenparle, les habitants et usagers du quartier de la gare ont pris connaissance du projet et donné leur avis, en s’immergeant sur le terrain grâce au numérique. Les 2 outils de concertation proposés permettaient de rapprocher l’usager du terrain et de massifier l’implication citoyenne :

Les réponses qui ont ainsi été réunies sur la plateforme proviennent de participants qui ont vécu l’expérience de la participation sur site ou à distance. En attendant la synthèse de l’ensemble des contributions, nous avons demandé à Micaël Daval, responsable du Pôle Mobilité Transport de l’Eurométropole de Metz, de nous faire part de l’expérience alliant le présentiel et le numérique grâce à Jenparle.

Balade urbaine avec Jenparle

Quel était votre projet ? Pourquoi avez-vous concerté vos citoyens ?

M.D. : La finalité du projet MUM (Metz Urban Mobility), est de co-construire un plan d’action à l’horizon 2030 pour redynamiser le quartier de la gare au travers d’actions liées à la mobilité, aux espaces publics, à l’urbanisme, au jalonnement et à la signalétique, aux espaces verts, aux commerces, à la sécurité…  

La concertation souhaitée par la Ville, la Métropole et la Région, visait à réaliser une étude qui ferait sortir un peu des clous, grâce à des propositions fortes issues de l’expérience et du besoin des usagers. Dans ce cadre-là, le groupement dont fait partie Res publica a proposé une démarche ambitieuse pour associer tous les types de public : les élus, les socio-professionnels, mais aussi les habitants, les gens qui travaillent dans le quartier, ceux qui ne font que passer… Comme pour la plupart des dispositifs participatifs le défi était de réussir à faire s’exprimer des gens qui ne le font pas d’habitude.  

Quels sont les outils de concertation que vous avez utilisés ? Pourquoi ?

M.D. : Les outils de concertation que nous avons utilisés ont été proposés par le groupement d’étude : des enquêtes de terrain ; des questionnaires administrés sur les différents parvis, sur les marchés, et en ligne ; des ateliers et des balades avec les habitants et les élus en présentiel et en distanciel.  

Jenparle a proposé :

Pourquoi avoir intégrer la participation citoyenne en ligne ?

M.D. : Le point de départ a été la crise du Covid et la crainte de ne pas pouvoir faire de réunions publiques et de prendre du retard. Nous avons donc demandé aux candidats du dialogue compétitif de nous proposer des solutions en numérique. Mais, au-delà même du Covid, nous comptions sur l’innovation pour toucher d’autres types de cibles comme les jeunes et les gens qui ne viennent pas aux réunions publiques parce qu’ils n’ont pas le temps ou l’envie... La plateforme et la balade interactive sont modernes et attractifs. Jenparle permet aussi de s’exprimer en dehors des heures de réunions publiques, à minuit si on veut, voir même en plusieurs fois.

Quid de la participation lors de la balade sur le terrain ? Est-ce que le public ne participait que sur Jenparle, ou est-ce qu’il pouvait aussi participer par écrit ?

M.D. : Lors de la balade des élus et de la balade des socio-professionnels sur le terrain, en présence de Res publica, certains participants scannaient les QR codes installés dans l’espace public et répondaient directement sur Jenparle, d’autres préféraient griffonner sur le papier. Les équipes de Res publica ont alors récolté des éléments écrits et ont pris en note ce qu’ils pouvaient reporter eux-mêmes sur la plateforme pour les participants.

Il y a aussi des gens qui ont déposé des contributions sans faire la balade en présentiel, car ils connaissaient déjà le secteur. Il était possible de contribuer à la balade sans la faire physiquement, ce qui était très pratique pour certains.

Les associations partenaires pouvaient également organiser leurs propres balades avec des citoyens, et du coup collecter des réponses. On peut notamment parler de « Metz à Vélo »,qui a récolté un grand nombre d’éléments durant la balade qu’ils ont organisé. Enfin, des passants se sont connectés parce qu’ils ont découvert les QR codes sur les parvis de la gare et ont répondu en ligne aux questions posées.

Balade urbaine avec Res publica à Metz

Pourquoi avoir couplé les outils de concertation en ligne avec du présentiel ? Qu’est-ce que le numérique a apporté, que le présentiel n’apportait pas, et réciproquement ?

M.D. : L’intérêt du numérique est de toucher plus de monde. Sans Jenparle, qui permettait de démultiplier des balades urbaines autoorganisées, il aurait fallu organiser des dizaines de balades, et avoir plus d’effectif. Mais en tant que participant, quand on a face à nous un enquêteur ou un animateur, c’est aussi plus facile de rebondir et de creuser les questions : c’est donc bien de faire les deux. Tout le monde n’a pas non plus de smartphone, et sur téléphone, les participants ont parfois tendance à être moins précis dans leurs contributions. C’est plus simple sur ordinateur, les gens tapent des réponses plus longues et détaillées. 

Je pense donc que Jenparle est un outil très bien pensé pour la complémentarité entre le numérique et le présentiel, qui permet de toucher davantage de monde, y compris des gens discrets : ça leur permet de s’exprimer sans se faire couper la parole par des personnes qui s’imposent facilement.

Selon vous, quels publics sont touchés en ligne et en présentiel ?

M.D. : Je pense que c’est la disponibilité des gens qui fait la différence. En présentiel, il faut prendre davantage de temps, et c’est souvent à des horaires qui ne conviennent pas toujours à tout le monde. La participation en ligne peut se faire en attendant le bus par exemple, où quand on a du temps d’attente qui n’était pas prévu. Elle permet de toucher des gens qui n’ont pas le temps de se mobiliser d’habitude. C’est ce qui explique que, avec le numérique on touche des gens un peu différents.

Avec le numérique les gens qui ne sont pas attirés par une balade classique peuvent aussi participer. Dans l’espace public, des gens intrigués qui sont passés devant les panneaux de la balade ont dû scanner le QR code et répondre par curiosité, alors qu’ils n’étaient même pas au courant de l’étude et de la concertation. On retrouve encore ici l’importance d’allier le présentiel et le distanciel, et l’on voit bien que les deux se complètent.

Quels conseils pouvez-vous offrir à quelqu’un qui commencerait à mettre la plateforme à disposition de son public ?  

M.D. : Pour le succès de l’opération, il ne faut négliger aucun canal de communication, car tout le monde n’est pas sur les réseaux sociaux. Pour les usagers qui fréquentent la gare, pour ceux qui ne sont pas connectés aux réseaux et qui ne regarderont pas la communication institutionnelle, l’affichage dans la rue est très efficace. Et près d’une gare encore plus : les gens prennent le train et ont peut-être eu le temps de répondre pendant leur trajet ou en attendant sur le parvis.

Que va-t-il se passer maintenant ?

M.D. : Nous allons continuer à utiliser l’outil pour la suite de la démarche car il très intéressant et indispensable pour mobiliser le maximum de personnes, en complément de l’enquête de terrain traditionnelle. Il permet aussi de maintenir le lien et constitue un canal pour faire passer l’information : même si les gens ne participent pas, les citoyens demandent à être informés.

Ça permet également de communiquer les résultats de la concertation et aux participants de voir les synthèses détaillées des réponses.

Gilles-Laurent RAYSSAC, Camille BOURDIER et Pétronille CAMPHUIS
janvier 2023
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